Parlons de ce
qui fâche : les Probabilités forment un domaine mathématique flou et
hasardeux par
essence, qui fourmille de paradoxes et de calculs contre-intuitifs.
Elles nécessitent en préalable une formation solide en théorie de la
mesure et de l'intégration de Lebesgue : la simple notion de variable
aléatoire fait appel à celle de fonction mesurable sur un espace
probabilisé muni d'une tribu — que dire alors des concepts plus avancés
de
stationnarité et d'ergodicité, si
indispensables à l'ingénieur? Elles demandent, pour être bien faites,
une très grande expérience et un langage spécifique, décorrélés des
mathématiques ordinaires. Réduites à la modélisation statistique du
type vu en
Terminale, elles sont très pauvres; enseignées pour elle-mêmes, elles
deviennent trop abstraites. Et l'on peut légitimement craindre leur
inflation probable aux concours d'entrée aux Grandes Écoles.
Pour chacune de
ces idées reçues, je tenterai quelques possibles remèdes ou pistes de
solutions.