Depuis 2015,
au moins 84 chartes éthiques de l'intelligence artificielle (IA)
ont été publiées. En dépit d'un accord de principe sur le fait que
les processus automatiques devraient respecter certaines valeurs
de base, une divergence se fait jour autour de ce qui constitue
une « IA éthique ». Dans la mesure où les dissensions sont
dues principalement à la tendance à aborder l’IA comme une
technologie déjà efficacement déployée, il est urgent de porter
résolument notre attention sur les possibilités effectives et les
modalités concrètes de conception et production des solutions
technologiques que l’on qualifie habituellement d’« intelligentes
».
L’objectif de cette journée est d’explorer certains aspects
sociaux de l’intelligence artificielle : ses impacts sur la
société sont-ils réels ou de l’ordre du fantasme ? peut-on mesurer
les conséquences à moyen terme ? peut-on en corriger les retombées
négatives ? Parmi les thèmes abordés : les limites technologiques
des IA actuelles, la question des biais, de la responsabilité, les
chaines de production des IA et le travail humain (souvent
invisible) sur lequel repose la performance des systèmes
d’apprentissage automatique.