Projet MVA
Il est commun d'associer à une photographie une forme de vérité que n'ont pas, par exemple, les peintures ou les dessins. Cette observation se vérifie dans de nombreux exemples : photographies comme preuve judiciaire, comme déclencheur d'action politique ou de prise de conscience, comme moyen d'extorsion, etc.
Néanmoins, toute photographie n'offre qu'un point de vue partiel sur la vérité qu'elle capture. De manière encore plus problématique, les photographies peuvent être manipulées. Avant l'arrivée de la photographie numérique, des experts de retouche photographique pouvaient manuellement modifier le contenu d'une image, comme le montre l'exemple célèbre ci-dessous.
Exemple de retouche manuelle à des fins de propagande politique. Le commissaire Yezhov disparaît.
Plus récemment, les méthodes d'édition d'images ont fait de tels progrès qu'il est devenu très aisé d'altérer radicalement le contenu d'une photographie tout en produisant une image réaliste, au moins pour des yeux non experts. Un tel exemple est visible sur la deuxième illustration ci-dessous.
Exemple de suppression d'objet par édition numérique d'image
Dans le cadre de ce projet, on cherchera à développer un
protocole permettant de mettre en évidence la présence de
manipulations sur une photographie. On s'intéressera en
particulier à la détection des opérations de type "supprimer
un objet" ou "insérer un objet", permises très facilement
par les outils d'édition de logiciels tels Gimp ou
Photoshop. Une piste possible consiste à s'intéresser aux
propriétés d'autosimilarité des images et à la manière dont
celles-ci sont affectées par les manipulations.